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[Dernier article décrivant les aventures d’Alice en Martinique.  On a hâte à de nouvelles escapades…]

Durant le festival Martiniquais « Contes et musique dans la cité » étaient invités des artistes issus de cultures différentes : une québécoise (Patti Warnock, coucou Patti !!!), un Sénégalais lyonnais, un Nigérien, et trois français de la région Midi-Pyrénées de trois origines différentes. Avec deux conteurs Martiniquais, quatre musiciens Martiniquais itou et votre servante, cela formait un beau patchwork.

Bien sûr il y a eu quantité de conversations et de débats, de rencontres… Moments précieux et privilégiés  occasionnés par les festivals. Rencontres avec le public, rencontres entre artistes. L’un des artistes français, à un moment donné, a comparé la vitalité du créole en Martinique et celle de la langue occitane* dans son coin de pays. D’après lui, la culture occitane se portait moins bien que la culture créole en Martinique. Je me suis alors demandé si tous les petits occitans connaissaient des contes occitans, si tous les petits bretons connaissaient des contes bretons… Je pense que non. Pourquoi cela me donne-t-il un choc moins grand qu’avec la culture créole ? Est-ce-lié à l’éloignement géographique, à l’histoire qui relie la France aux Antilles ? Pourtant, la langue et la culture française sont aussi passées par-dessus les autres langues des différentes régions, avec la même autorité, le même écrasement parfois… (cela sans oublier mon amour pour ma propre langue maternelle, puisque je n’en ai pas d’autre !) Lire le reste de cette entrée »

[L’amie Alice est de retour de Martinique.  Par ses textes, elle continue de nous entretenir de ses expériences de conteuse là-bas.]

J’écris vite et je suis émotive. Pas de quoi fouetter un chat, mais de quoi écrire des bêtises, oui. L’article « De la culture créole en pays créole » (titre un peu pompeux lié aussi à la précipitation) a suscité des commentaires de la part de mes amis Martiniquais, lesquels ont mis en lumière quelques erreurs dont j’aurais pu me passer si seulement j’avais été plus patiente, attentive et avisée… Sans le vouloir, j’ai fait ma « maudite française », ention et damnafer ! Moi qui déteste me voir dans ce miroir-là.

Mea Culpa donc, et je reprends depuis le début :

Qu’est-ce-que je faisais là-bas en Martinique ?  J’étais en résidence artistique « Arts de la Parole » pour un mois, afin d’écrire un spectacle (thème : « la cuisine dans le conte »…). J’y avais été invitée par l’association Martiniquaise VIRGUL’, conventionnée par la Direction des Affaires Culturelles, et à l’instigation de son directeur artistique, Valer’EGOUY, conteur, comédien, homme de scène et organisateur… Rencontré au festival « Les jours sont contés en Estrie » 2011…  À Sherbrooke !  Le monde du conte est à la fois immense et petit ! Lire le reste de cette entrée »

Ça a été ma révélation de cette 20e édition du Festival Les jours sont contés en Estrie: mon rapport à ces conteurs et conteuses d’outremer et d’ici qui nous rendent visite une ou deux fois par année, une fois aux deux, trois ans, est devenu familial.

Réentendre Guth Desprèz, Mike Burns, Jihad Darwiche, Michel Hindenoch, Marc Aubaret, Dan Yashinsky, Stéphanie Bénéteau, Nadine Walsh, Joujou Turenne, etc. c’est vibrer de nouveau à une parole connue, des intonations chaleureuses, confortables.  C’est me laisser bercer à leur manière d’être, de se tenir, de bouger.  À la limite, ce qu’ils racontent a peu d’importance… (mais, bien sûr, le fait que ce soit des histoires connues, des motifs séculaires, participe de cette impression de familiarité).  Les serrer dans mes bras, les embrasser, c’est retrouver des odeurs, des silhouettes familières, une corporalité où je suis comme en proximité de coeur.

(Je pense à Guth dont j’ai découvert avec tendresse qu’il me rappelle mon grand-père maternel, parti y’a déjà longtemps…) Lire le reste de cette entrée »

[NDLR: Alors que Le 20e Festival Les jours sont contés en Estrie s’ouvre sur des températures très automnales (soleil-pluie-neige-froid), mon amie Alice est en Martinique pour un autre festival d’autant plus dépaysant.  Elle a accepté de jouer la « correspondante à l’étranger » pour Tenir conte.  Bon voyage!]

Fort-de-France, quartier « Redoute ». Quelques impressions de début de voyage…

On a droit à de belles ondées tropicales, cette nuit c’était impressionnant…
Aujourd’hui, la pluie prévient de son arrivée en tambourinant au loin sur les toits: tagada, tagada, j’arriiive ! Lire le reste de cette entrée »

Le prétexte du « 5 en 5 »:  samedi le 29 septembre 2012, ça fera trois ans que je sévis sur ce blogue.  J’ai actuellement 95 billets à mon actif.  J’aimerais atteindre le chiffre magique de 100 billets pour le troisième anniversaire.  Je dois donc rédiger cinq billets dans les cinq prochains jours.  Ils seront forcément plus courts, plus spontanés et plus proches de ma relation quotidienne au conte, mais ça pourrait s’avérer intéressant me semble-t-il.

Samedi dernier, 23 septembre, j’ai assisté avec ma douce à un spectacle de la Compagnie Audigane à la Maison des arts de la parole (anciennement Productions Littorale).  Ils devaient nous présenter « Le mariage d’Atyek« , l’histoire d’un garçon qui devient vraiment un homme à l’occasion des trois nuits de son mariage.  Malheureusement, nous étions tout au plus une dizaine de personnes.  Il y a des récits qui requièrent une certaine énergie pour être dits.  À la place, nous avons eu droit à un florilège d’histoires tirées de différents spectacles, souvent des contes traditionnels « tsiganisés » fort habilement.  Et nous n’avons pas été déçu.  Quelle énergie d’Armelle la conteuse!  Quelle écoute pour Peppo, son mari musicien qui l’accompagne!  Quelle complicité ces deux-là !  Nous avons tellement aimé que nous y sommes retourné le lendemain avec nos enfants pour le spectacle « pour petites oreilles ».  Encore là, trop peu de public…  mais un très chouette spectacle pour les enfants.

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Toutes ces réflexions autour de l’immersion et de la sérendipité sont bien sûr inspirées par le projet sur lequel je travaille dans le moment avec les collègues Ours cordial, Ours insolite et Boucles d’or.  [Je me suis totémisé moi-même « Ours perplexe », pour vous servir…] Titre de travail : Le bal des ours.  Pour le 2oe anniversaire du Festival Les jours contés en Estrie (octobre 2012), nous sommes à préparer, vous l’aurez compris, un spectacle avec quatre histoires ursines (une par conteur).

Je m’attaque personnellement au conte de «Jean de l’ours » (AT 310B).  Un gros morceau.  Comme c’est un archétype qui existe dans les univers culturels européen, asiatique et amérindien, j’ai l’embarras du choix des versions… et des péripéties.  Pas de rareté ici; le travail en est plutôt un de filtrage des éléments qui me parlent le plus et de synthèse personnelle.  Si le début du conte est assez stable dans l’ensemble des versions que je lis, les derniers épisodes (notamment les aventures du héros dans « le monde souterrain ») vont dans plusieurs directions.  À moi de choisir ce qui me semble le plus signifiant pour en faire un récit cohérent.  Respecter l’histoire, tout en lui donnant ma couleur, mes motifs. Lire le reste de cette entrée »

Pour répondre à mon propre billet de la semaine dernière, je trouve aujourd’hui sur le site français Curiosphère.tv une série de neuf jolies vidéos dans la série Si Noël m’était conté.  Écrites et réalisées en 2007 par Christophe Benabib, produites par Morgane Production avec la participation de France 5, ces documents animés de 4 min quelques chacun donnent pas mal d’info en concentré sur :

  1. L’esprit de Noël
  2. La crèche
  3. Le 25 décembre
  4. Le Père Noël
  5. Les Rois mages
  6. Le sapin
  7. Les cadeaux
  8. Les décorations
  9. L’origine du mot « Noël »
Texte d’annonce de la série :
Noël est une fête que l’on croît connaître parfaitement mais qui recèle pourtant bons nombres de légendes et de coutumes oubliées. Grâce à la série Si Noël m’était conté, et au quizz associé, petits et grands comprendront le point commun qui existe entre un évêque du IVe siècle en Turquie et le Père Noël rond et jovial tel qu’on le connait aujourd’hui. Ils apprendront également que la tradition des cadeaux et celle des décorations remontent à la Rome Antique. Ils pourront enfin répondre à toutes ces questions que l’on se pose sur Noël : pourquoi le fête-on le 25 décembre ? Quel est cet « esprit de Noël » dont on nous vante les mérites à l’approche des fêtes ? Pourquoi les catholiques installent-ils une crèche et quelle est sa signification ou encore d’où vient le mot Noël ?

C’est didactique, mais fait avec légèreté sans trop se prendre la tête.  L’animation commence à dater, mais ça fonctionne encore.  C’est surtout une bonne façon de se titiller l’imagination. Histoire de se mettre dans l’esprit des fêtes et de lancer nos recherches de contes…

Difficile de trouver des contes de Noël intéressants, assez passionnants pour les raconter.  Pourtant, voilà bien un rayon où il y a de la demande…  Le public est friand d’entendre des histoires dans le temps des fêtes.  Les conteurs et conteuses ont tout intérêt a en avoir quelques uns dans leurs besaces.  Une difficulté s’ajoute : Ce ne sont pas des contes que l’on raconte souvent…

Une fois que l’on a fait le tour des classiques de Beaugrand (« Chasse-galerie », « Fantôme de l’avare »; bon, ces deux derniers se passent au jour de l’an, mais que cela ne nous arrête pas…), d’Andersen (« Petite fille aux allumettes »), de Dickens (« Cantique de Noël »; Scrooge et les fameux trois fantômes), de Van Dyke (« Quatrième roi mage »), il reste moins de choix…

J’oublie probablement d’autres « récits fondateurs » de ce solstice hivernal, mais vous comprenez l’idée : il faut ramer pour se bâtir un répertoire original et apprécié.  Les récits autour de Noël ont été particulièrement christianisés, rendus moralisateurs, ce qui ne correspond pas toujours aux sensibilités contemporaines…   Lire le reste de cette entrée »

La même semaine où je découvre le dernier « Commando Trad » mettant en vedette le conteur Jocelyn Bérubé – ce qui répond à l’un des souhaits que j’avais formulé ici – la blogueuse Christiane Campagna des Chroniques Trad y va d’un « Message préventif aux médias qui parlent du trad une fois par année » bien senti.

C’est un petit condensé qui permet de revisiter certains de ses billets passés mais toujours aussi pertinents, que ce soit à propos des associations éculées entre musique trad et temps des fêtes,  musique trad et « goût du jour »musique trad et nostalgie…  Prenez donc le temps de cliquer sur chaque hyperlien !

Bien sûr, plusieurs de ces associations valent aussi pour le conte.  La faute à qui ?  Je m’étais posé la question cet été

Mme Campagna parle du rôle des médias qui ressassent les mêmes clichés.  Au fond, les gens des médias agissent comme des amplificateurs (mais c’est vrai qu’ils pourraient parfois être plus curieux et nuancés).  Comment pouvons-nous briser ce moule ?

Le week-end dernier, j’ai vécu mon second stage avec la conteuse française Bernadète Bidaude (« Construire un récit à partir de son propre bagage » les 30 septembre, 1er et 2 octobre 2011).  Comme il s’agissait à peu de choses près du même atelier que la première fois (« Chantier d’histoires » du 1er au 3 mai 2009), je présenterai conjointement ce que j’ai appris à ces deux occasions.

À la décharge des organisateurs qui avait prévu ce deuxième atelier comme une suite du premier (qui n’était cependant pas pré-requis), j’étais le seul participant à m’être réinscrit.  Ajoutons à cela le fait que cette fois-ci plusieurs participants n’étaient pas des conteurs.  Difficile de véritablement pousser plus loin…

Cela écrit, c’est une expérience assez curieuse mais pas déplaisante que cette répétition.  À faire essentiellement les mêmes exercices avec des participants différents, à aller collecter des idées d’histoires aux mêmes endroits sous une pluvieuse grisaille automnale (2011) plutôt que sous un soleil printanier (2009), on est forcément amener à comparer.  En même temps, il y a là-dedans à trouver comment conserver un regard neuf, un peu comme de raconter la même histoire à des publics différents, ou encore aux mêmes personnes, mais dans des occasions différentes.  J’ai certainement bénéficié d’un rafraîchissement quant à la conception du conte de notre formatrice.  Cela me permettra, je l’espère, de vous en faire part avec plus de justesse. Lire le reste de cette entrée »